Vous avez trop souvent fui...
- Le 25/05/2019
- Dans Articles de fond
Face au danger la fuite est une des principales stratégies de survie du règne animal. Eviter à tout prix la confrontation est un réflexe. Nous aussi y sommes soumis, disposant malgré tout de la conscience et du libre-arbitre qui nous permettent de nous y abandonner ou de nous confronter. De ce choix nait le respect de nous-même, sentiment essentiel à la construction de notre identité. Il fait appel à une de nos plus grandes valeurs, j'ai nommé le COURAGE.
Le masculin l'a immédiatement accaparé pour se construire la plus belle des images. L'arbre cachant souvent la forêt, allons jeter un coup d'œil derrière.
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Les hommes claironnent leur courage depuis la nuit des temps, lui vouant un culte qui les emprisonne plus qu'il ne les sert. Il nous pousse à de grandes violences, ignorant nos émotions ou nous amenant à faire la guerre. Nous faisons tout pour correspondre à cette image mais il est impossible de ne pas faillir, évitant de le faire dans les actes les plus visibles et porteurs de l’image, nous relâchant dans ceux qui peuvent plus tranquillement rester anonymes. Si nous pouvons aller jusqu’à la violence pour défendre cet idéal phantasmé, c'est probablement aiguillonnés par la honte de nous savoir commettre nos petites lâchetés quotidiennes car aucun danger ni aucune peur ne les justifie. L’épanouissement de notre couple, la construction du respect de soi-même ou de la plus belle image à proposer à ses enfants et au monde sont des situations devant lesquelles nous fuyons trop souvent.
Vous ne vous sentez pas concerné et avez l’impression de déjà y consacrer beaucoup d’énergie !? L’investissement est-il porté par le choix de nourrir le respect de vous-même ou lesté du sentiment d’y être contraint ? Si l’engagement n’est pas total c'est une corvée, et quelle qu'en soit la taille elle produira toujours des fruits bien modestes.
La fuite est compréhensible devant le danger. Elle l’est plus difficilement devant l’effort de se confronter à des actes essentiels à notre évolution ou au bien-être de ceux que nous aimons, par paresse ou parce qu’ils ne valorisent pas notre image. Le féminin ne se glorifie pas de courage. Pourtant par sa nature il fait face bien discrètement à la responsabilité de mettre notre humanité au monde et aux maltraitances auxquelles nous le soumettons.
Le véritable courage n’est pas d’aller au combat sur les champs de batailles les plus visibles, soutenu par son ego et son inconscience. Le véritable courage est celui que vous manifestez plus anonymement dans votre sphère personnelle vis-à-vis des personnes que vous aimez et surtout... vis-à-vis de vous-même.
Montrez-vous votre véritable courage. Rien ne vous rendra plus fier.